Gestion passive ou gestion active: Et pourquoi pas les deux?
- Alexandre Leblond
- 21 oct. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 oct. 2024
Lorsqu'il s'agit d'investir, deux philosophies principales s'opposent : la gestion active et la gestion passive. D’un côté, la gestion active propose une sélection proactive d’actifs dans le but de battre le marché. De l’autre, la gestion passive cherche à répliquer les performances d’un indice de marché, souvent à moindre coût. Dans ce débat, les positions modérées sont rares : certains ne jurent que par les indices comme le S&P500 et le TSX, tandis que d'autres vouent un culte sans limite aux gestionnaires de portefeuilles.
La réalité, c'est que chacune de ces approches a ses mérites, et qu'un portefeuille basé entièrement sur l'une ou l'autre n'est pas idéal. Une étude comparative menée par RGP Investissements nous éclaire sur ce sujet, révélant les avantages d’une combinaison des deux stratégies.
Les avantages et limites de la gestion active
L'attrait de la gestion active réside dans la possibilité de surperformer le marché, et selon l'étude de RGP, les gestionnaires actifs ont effectivement surpassé leurs indices de référence dans 8 des 11 classes d'actifs analysées sur une période de plus de 40 ans. La gestion active ne perd que dans les trois catégories suivantes: Actions américaines, obligations canadiennes et placements alternatifs d'actions. Par ailleurs, la gestion active a aussi démontré une meilleure gestion du risque, avec une volatilité inférieure à celle des indices de référence pour 10 des 11 classes d'actifs (les actions mondiales font classe à part ici).
Cependant, il ne faut pas ignorer les limites de cette approche. La gestion active entraîne souvent des frais plus élevés en raison des recherches et transactions actives. Ces coûts supplémentaires peuvent éroder une partie des gains générés par la surperformance, particulièrement dans les marchés où il est difficile de battre les indices, comme le marché des grandes capitalisations américaines, où la gestion passive tend à mieux performer.
Les avantages et limites de la gestion passive
La gestion passive, quant à elle, est louée pour sa simplicité et ses faibles coûts. En répliquant les indices, elle permet aux investisseurs de profiter des rendements globaux du marché tout en évitant les erreurs humaines potentielles liées aux décisions actives. Cette stratégie est particulièrement efficace dans les marchés développés où les informations sont bien intégrées et où il est difficile pour les gestionnaires actifs de générer une valeur ajoutée substantielle.
Néanmoins, la gestion passive présente aussi des inconvénients. Étant donné qu’elle réplique simplement le marché, elle ne peut pas protéger les investisseurs lors des baisses, ni profiter des opportunités d’achat lorsque certains actifs sont sous-évalués. De plus, dans des segments plus spécialisés ou moins liquides du marché, comme les petites capitalisations ou les marchés émergents, la gestion active tend à offrir un meilleur contrôle des risques et des opportunités de rendement supérieur.
Un compromis optimal
Un portefeuille équilibré qui incorpore des gestionnaires actifs dans certaines classes d'actifs, comme les petites capitalisations et les marchés émergents, tout en adoptant une approche passive dans des secteurs comme les grandes capitalisations américaines, pourrait maximiser le rendement ajusté au risque tout en minimisant les frais.
De plus, l’introduction de produits d’investissement alternatifs, comme les placements de crédit ou d'actions alternatifs, a encore renforcé la performance de la gestion active en diversifiant davantage les portefeuilles tout en améliorant la gestion du risque.
Conclusion
Ni la gestion active, ni la gestion passive ne devraient être considérées comme des solutions uniques. L’approche la plus équilibrée consiste à utiliser la gestion passive dans les marchés très liquides et efficients, tout en réservant la gestion active pour les classes d'actifs plus complexes, moins suivies, ou plus volatiles.
Imaginez un portefeuille qui profite du meilleur de chaque philosophie:
Fonds indiciels en actions américaines
Fonds indiciels en obligations canadiennes (si applicable)
Gestion active dans les secteur à valeur ajoutée comme les small caps et les marchés émergents
En combinant le meilleur de ces deux approches, ce portefeuille aurait des frais de gestion beaucoup moins élevés que la moyenne, tout en profitant de la valeur ajoutée des gestionnaires de portefeuille dans certaines classes d'actifs.
Alors, quand est-ce qu'on commence?
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